César rentrait à Rome sur l’un des plus puissants navires de la République.
Un personnel énorme s’y employait sans répit, une activité incessante y régnait.
Archias s’approcha de César. Maigre, noir, la tunique courte, les bras nus, le Grec figurait exactement tous les héros de l’Odyssée. Son œil aigu, son sourire constant le rendaient redoutable et sympathique.
— Salut à toi, Caïus César. Que penses-tu de notre marche ?
— À toi salut, Archias. Tu es un grand capitaine.
Le Grec rit :
— Peut-être, quand tu seras consul, te promènerais-je sur un plus grand vaisseau encore !
— Qui le construira, Archias ? On dit que celui-ci représente la perfection et que nul ne saurait mettre à la mer une carène plus lourde et vaste.
— Chez moi, César, à Syracuse, on construit une tessaracontère. Il lui faudra deux mille rameurs, et elle portera trois mâts.
— Tu plaisantes !
— Non, certes, par Héraclès ! Nous aurons trois cent matelots pour les voiles, et seize cents épibates pour le combat. Et j’espère commander ce roi des mers. Mais t’ai-je dit la nouvelle ?
— Tu viens de me dire celle-ci. En as-tu une autre, Archias ?