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du « currus ». D’où le coutelas destiné, en cas d’accident, à trancher les rênes pour éviter au cocher d’être traîné par le cheval ou les chevaux emballés. Comme en sus, le timon cassait souvent, ledit coutelas prenait donc une grande importance, assez inattendue dans les courses.

Il y a encore la question de la croix. Quel était ce supplice ? Rien de ce que s’imaginent les modernes certainement. C’est-à-dire que l’exécuté ne fut jamais fixé par les pieds et les mains sur deux madriers écartelés et orthogonaux comme on a pris l’habitude de le figurer. Justin s’exprime ainsi : In crucem suffigere et Sénèque dit : In crucem sedere. Ces deux formules sont nettes et disent donc que la croix n’était rien autre que le pal.

L’empalement consiste à asseoir le condamné sur une pointe aiguë et à le laisser, par son propre poids descendre le long de la hampe qui porte cette pointe jusqu’à ce que l’extrémité lui sorte par le dos. On ne meurt pas avant deux ou trois jours de ce supplice atroce. Au surplus, les textes grecs traduisent toujours le mot « crux » par skolops et stauros, qui sont deux mots techniques désignant exclusivement ce pal.

Il en résulte que le supplice infligé au Messie Jésus ne fut point celui que l’on dé-