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par l’entêtement, mais celui-là disposait incontestablement de tous les atouts. Il lui manquait les légions de soldats de carrière, les « grognards » de César. Peut-être, un homme plus dur et moins sceptique y aurait-il cependant pourvu.

Quant à César, se sacrifierait-il pour une fiction de paix publique ? C’était peu probable. Ce que cet homme redoutait le plus en vieillissant, c’était de manquer sa destinée et de ne pas pouvoir jouer le grand rôle qu’il se croyait dévolu.

Le 9 décembre, Marcellus déclara au Sénat que César était un brigand et qu’il fallait mettre sa tête à prix. Curion, courageux, opposa son veto de Tribun à la demande de mise hors la loi. Marcellus quitta alors le Sénat. Il partit à Naples trouver Pompée pour lui offrir la dictature et régler par-dessus les lois avec le prochain dictateur l’organisation nouvelle de Rome et de son empire.

Le 10 décembre, ayant terminé son tribunat, Curion devenait simple citoyen. N’étant plus couvert par l’immunité, il partit dans la nuit trouver César à franc étrier.

Le 19 décembre, Marcellus revenait à Rome. Pompée acceptait la dictature.

Le parti conservateur exulte aussitôt. Le 24 décembre, César, qui est à Ravenne,