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geoisie avide et par l’individualisme de la masse s’effondrait spontanément. César pouvait créer des chefs et de petits podestats. Il les investissait lui-même. Son choix se portait sur ceux qu’il devinait sensibles à la discipline romaine, à la force froide, sûre, laconique des Romains. De tels hommes seraient fidèles à la Louve.

Et bientôt César, avait pu annoncer la prise de possession totale du pays gaulois, placé désormais sous la domination de Rome qui saurait la maintenir. Mais on ne fait pas sa part au fatum. La Gaule quoique annexée, restait au fond indépendante et l’opération de César n’apparut bientôt plus qu’un coup de grosse caisse, une magnifique démonstration sans lendemain.

Certes, le Proconsul avait pu impressionner le peuple romain, dans une manœuvre, en somme électorale, et obtenir ce qu’il voulait. Il s’était rencontré à Lucques avec Pompée et Crassus, très hostiles depuis peu, car Crassus voulait obstinément se faire nommer Proconsul en Égypte. À Lucques, on s’était partagé une fois de plus les risques et les satisfactions du pouvoir. César avait pu repartir en Gaule, laissant Pompée et Crassus Consuls, puis Consuls encore. Cependant, la nouvelle province romaine se débattait avec vio-