Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126

d’autres, il avait tout sacrifié pour elle, qui maintenant le détestait. Et cela le rendait fou. Salluste, curieux homme, fort intelligent et jadis riche, restait césarien. Toutefois, il avait gaspillé sa fortune et devenait emprunteur trop avide. Et puis, pouvait-on se fier à lui ?…

Ainsi, César songeait et passait en revue ses chances, ses soucis, ses craintes et ses désirs. Il regrettait la confiance donnée à ce Gabinius, bon danseur, mais trop honnête et d’une perspicacité abusive, qui n’avait pas voulu le servir utilement jusqu’ici. Et les soucis du Proconsul quittaient Rome pour revenir à cette maudite campagne des Gaules. Apaisée ici, la révolte renaissait aussitôt ailleurs. Ces Gaulois restaient inaccessibles à la terreur qui réussit toujours dans le Latium. Comment les dompter ?

Voilà que le roi des Carnutes, créé par César, venait d’être assassiné. Les Belges, rudes soldats, avaient massacré six cohortes romaines. Il fallait maintenant remonter vers le nord, au secours de Quintus, homme fidèle, mais disposant de trop peu de soldats…

Ah ! quand donc pourrait-on annoncer sans crainte de démenti, la soumission de ce pays obstiné ?

Ainsi méditait le chef au pas de son cheval.