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puisque sa quarante-troisième année commençait de courir. Tertia fut plus tard la maîtresse de Marc-Antoine, puis, devenue saphiste, « épousa » une hétaïre grecque, Cithéride, et finit ses jours à Corcyre, dans une débauche dont on parla jusque chez les Scythes.

Un jour que César et Caton, durant les tout derniers jours du Consulat, discutaient âprement dans la Curie, on apporta au Consul un billet. C’était peu après l’attentat de Vetius, et Caton venait justement de dire que César s’occupait de préparer sa dictature. Le billet remis à son ennemi sembla au rude manieur d’or quelque avertissement de conjurés. Il insista donc pour que son contenu fût lu en public. Les sénateurs s’amoncelèrent autour de César souriant, qui refusait le billet et ne consentit à s’en dessaisir que si Caton voulait ensuite en lire lui-même le texte et la signature. Caton lut et rendit tout à César en disant : « Tiens, cochon ! » C’était un rendez-vous à César, en termes lubriques, de Servilia, sœur dudit Caton… Elle était d’ailleurs aussi la mère de Brutus…

Le Consulat finit. César dut quitter Rome. Durant sa magistrature, il avait connu une constante fièvre d’intrigues politiques et de plaisirs. Aussi, n’avait-il point eu le loisir d’étudier le pays qu’il allait avoir à