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joyeuses orgies. Il avait eu comme maîtresse la propre femme du sénateur richissime Servius Sulpicius. Cette Posthumia se promenait nue en litière et passait pour plus vicieuse que la salace Héraclée, dont parlent les vieux auteurs grecs. César posséda aussi Lollia, épouse de son ami Aulus, le Consul danseur, laquelle offrit pour lui ses formes à l’inspiration d’un sculpteur athénien qui en fit une Vénus callipyge. Tertullia, jeune épouse de Marcus Crassus lui-même, fut quelques jours sa favorite. César, ce qui exalta enfin le scandale, promenait dans sa litière Sempronia la poétesse, qu’il fit danser en public, revêtue seulement d’un masque priapique.

En sus, César connut la joie plus délicate de séduire Servilia, la propre sœur de Caton, son vieil ennemi.

Cette Servilia était blanche de chair, brune de poil et bleue de regard. Miraculeusement lubrique, elle voulut que sa propre fille Tertia vînt partager les plaisirs que César lui dispensait. Ainsi passaient-ils tous trois des nuits charmantes dont le souvenir nous a été transmis. La jeune Tertia — son nom était admirablement choisi — en vint même, par ses appétits et sa passion, à lasser César. C’est qu’il n’était déjà plus un jeune homme,