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plébéien, cet aristocrate parvint donc à se faire élire tribun du peuple, ce qui est un des plus beaux tours politiques qu’on puisse imaginer. Il était désormais inviolable et pourvu du « veto ». Clodius devint aussitôt un ennemi terrible pour Cicéron, qui dut s’exiler sur ordre du Sénat, ordre obtenu par une éhontée pression, à propos des exécutions sans jugements d’amis de Catilina, advenues jadis.

Cependant, César s’efforçait par des libéralités croissantes de retrouver son renom dans la plèbe. Mais les Romains avaient tant été choyés par des ambitieux que les plus vastes sacrifices n’obtenaient qu’une courte gloire de popularité. Le respect allait toujours à Pompée, grand seigneur, et à Crassus, puissant manieur d’argent, car le citoyen romain aimait les supériorités de fait.

Les délibérations du Sénat sur les lois les plus démagogiques traînaient d’ailleurs sans aboutir, on les renvoyait toujours sous prétexte de mauvais auspices. César vit donc venir la fin de son consulat sans avoir acquis la situation prépondérante qu’il avait rêvée. Il eut beau créer un magnifique attentat contre lui-même, par la main d’un imbécile, Vetius, suggestionné et amené jusqu’au forum, où il prétendait avoir été envoyé par