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union par les femmes, prit à son tour comme femme Columnia, fille de Pison, ami intime de Pompée, et fit déclarer ce Pison consul pour l’année qui suivrait ! L’entente était bien scellée. Caton eut beau fulminer contre de telles alliances « d’affaires », personne ne broncha. Le vertueux usurier faillit même, pour ses insolences non mesurées envers un Consul en exercice, connaître la prison Mamertine, qui n’était rien moins qu’un palais…  Il s’agissait maintenant, pour César, devenu plus puissant, non seulement de se faire des amis, mais d’éliminer ses ennemis. Parmi ceux-ci était Marcus Tullius Cicéron, merveilleux écrivain, puissant orateur, mais vaniteux et maladroit politicien.  César n’était pas homme à attaquer droit l’avocat le plus illustre d’une ville d’avocats. Il lâcha sur lui Clodius, l’amant de sa femme précédente, qui figure la plus extraordinaire physionomie de ces temps agités.  Noble, intelligent, robuste et riche d’amitiés solides, Clodius avait encore un courage prodigieux et une audace que rien ne déconcertait. On l’a vu dans son aventure avec Pompéia. Il était lié à César, si l’on peut dire, par les femmes et de la main gauche… Le Consul fit alors en sorte que Clodius fût adopté par une famille d’affranchis. Devenu