Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99

sympathique un Grand Pontife chez lequel s’était passé tout ce qu’on rapportait d’attentatoire aux usages divins.

César vit cela avec certitude dès qu’il fut dépouillé de sa Préture. Grand Pontife, il restait par chance inviolable, logé par l’État, protégé à divers égards contre ses ennemis, mais il ne disposait plus d’aucune voie facile propre à le rapprocher du pouvoir. Le scandale l’en éloignait plutôt. C’est alors qu’il conçut de s’exiler un peu pour conquérir l’or qu’il répandrait à nouveau sur le peuple. La gloire militaire en sus le mettrait en posture meilleure devant Pompée qu’on avait surnommé le Grand.

D’autre part, il avait des dettes énormes, non diminuées depuis la mort de son père, car il avait gaspillé le triple de son héritage.

César demanda donc un commandement en Ibérie. L’Espagne et le Portugal lui parurent propres à rétablir sa fortune et justement, ces pays, mal tenus en mains, avaient besoin de connaître d’un peu près la puissance romaine. Ils manifestaient en effet une indépendance bien propre à irriter un Sénat, qui n’entendait point les voir émanciper.

César était certainement craint par le patriciat romain. On préféra le voir organiser ses intrigues de loin plutôt que sur place. Par