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surannées des livres de Colette, par exemple, où l’on voit, comme dans l’abbé Delille, passer « l’aile des vents » (Chéri) ou « la foudre du plaisir », rencontrent une admiration universelle. Ces métaphores, fanées comme de vieux gants dans lesquels tout le monde a mis les mains, font pourtant pâmer d’admiration des gens pleins de culture. C’est que le lecteur « moyen » répugne à la surprise et à la nouveauté.

Or, parlant psychologie à propos de René Boylesve, j’ai justement prononcé le mot de génie. Je ne le retire pas, car il innovait. La psychologie apparaît chose vaine à beaucoup, qui partent de ce fait que dans la vie tout est possible. Rien d’absurde comme de pareilles affirmations, qui témoignent d’une absence stricte d’esprit scientifique. En littérature, tout à l’inverse, le devoir du romancier est de faire en sorte qu’une seule série d’actes soit possible au personnage