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un bien et un mal vrais, tels enfin que René Boylesve les conçut en ses livres.

Qu’on le comprenne ici comme Boylesve l’a compris : ce n’est pas le triomphe romanesque du « bien » qui poussera les adolescents à en suivre les règles. Par chance, d’ailleurs, la jeunesse a le goût de la défaite et des vaincus. Elle sent confusément que le triomphe n’est devenu tel que par l’aide des moyens médiocres, que toute l’organisation y aidait, et c’est une chose reconnue, mieux, militairement utilisée, que la jeunesse aime à vivre dangereusement. Aussi les romans de Boylesve avec ses héros tendres et vaincus, ses héroïnes hésitantes entre les convenances et leurs passions, sont-ils profondément moraux, en ce qu’ils nous enseignent à être forts en nous-mêmes et sur nous-mêmes avant de croire l’être devers les événements. Et toute morale est là. Connais-toi ! disait