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valeur pratique ; ensuite du résultat éventuel de mes œuvres. Si tant de ménages bourgeois finissent par des drames et des violences, par des divorces et des scandales, il faut accuser les livres moraux, menteurs et absurdes, qui préparent les jeunes gens à une réalité autre que celle devant laquelle ils doivent un jour se trouver. La Bibliothèque rose a fait selon moi beaucoup de mal à la jeunesse. Elle montre une vie douce et charmante, qui plaît sans doute à un professionnel de la littérature, par son expression et par son charme. Mais une conception si fade et ingénue laisse ceux qu’elle prépare à vivre, absolument désarmés et vaincus d’avance par les duretés et les écueils qu’ils rencontreront un jour. D’où leurs amertumes, suivies le plus souvent d’excès. Il faudrait, contrairement à l’opinion courante, non pas faire des enfants ces êtres dépourvus de tout contact avec les peines et les