Page:Dunan - La Philosophie de René Boylesve, 1933.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais répugner à cette énormité du pansexualisme. Je lui exposai alors qu’on ne possède vraiment une idée que si on en arrive pour elle à une sorte de passion sans mesure. Il avoua reconnaître la vérité de ce dire, mais une force en lui limitait seule tous ses élans.

De même sur Casanova. Je lui disais que ce Vénitien ne peut être compris et admiré que si on lui suppose une intelligence supérieure liée à une perpétuelle attente de caresses féminines et à une faculté souveraine de les provoquer. À quoi il me répondit pouvoir difficilement admettre un homme qui ne serait pas comme tout le monde. Tout de suite il le voyait monstrueux. Et son intérêt disparaissait.

Ce sens de la mesure lui était cher sans doute, parce qu’il devait lui donner, dans la conversation, le goût et le pouvoir de plaire et d’intéresser, de transformer surtout les paradoxes en idées courantes.