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roman. Oui ! c’est un livre révolutionnaire…

Bonne foi et désir ardent de délimiter toute la vérité, mais avec mesure, dans ses romans, tel est donc le vœu de base de René Boylesve. Il était arrêté dans son effort, je l’ai dit, par la timidité et par l’empreinte, généralement indélébile, de l’éducation reçue. C’est ce que je vis, dès l’abord, et ce pourquoi je fus toujours son admiratrice. C’est qu’il est plus difficile d’être vrai et juste, pessimiste et douloureux devant la vie, quand des raisons, durement scellées dans votre âme enfantine, vous ont accoutumé à voir autrement.

Pessimiste, René Boylesve l’était avec une plénitude qui dépasse même Émile Zola. Tous ses romans nous montrent la défaite du bien et le triomphe d’une médiocrité qui n’a même pas les vertus du mal affirmé et volontaire, où se dissimule souvent un peu de risque et d’héroïsme.