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avec une ardeur assez fâcheuse, attaque le roman — qui se passe il y a plus de deux mille ans — en lui reprochant ses audaces — pourtant infiniment moindres que l’auteur, féru de vérité, eût été fondé à en étaler — et de ne point avoir situé dans son volume un personnage pensant comme nous… Or, Flaubert tenait précisément à l’éviter ; et en littérature, comme devant un tribunal, on ne doit porter que les responsabilités librement assumées. Il est donc ridicule et, disons-le, absurde, d’inculper un écrivain ayant négligé ce que précisément il tenait pour négligeable.

On me répondra qu’il s’agit de savoir si cette négligence est justifiée. Je le nie. On doit juger exclusivement, dans les Lettres, en fonction des buts et moyens utilisés. Que la conception de principe soit discutable est un autre et nouveau problème. On peut demander de la science à l’auteur d’un roman scienti-