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Avec les mains nues c’était là besogne impossible.

Les murs eussent pu aussi, au vrai, être attaqués, ne fût-ce qu’avec un couteau. Le mortier qui tenait les pierres irrégulières n’aurait pas résisté à des efforts suivis et calculés.

Elle n’avait rien toutefois pour tenter de déchausser les moellons. Il restait le soupirail.

Un croisillon de fer le fermait dont il était visible qu’il fût mince et rouillé. Mais le fer possède assez de résistance pour défier des bras de femme, même après des siècles d’usure. D’ailleurs cette chapelle ne datait pas de plus de cent ans. Et puis, comment se hisser jusque là-haut.

Ioanna examina le mur. On avait déjà enfermé bien des prisonniers en ce lieu. Et tous s’étaient efforcés de gagner la lumière, pour jouir de la vue du dehors, délices du détenu.

Aussi voyait-on nettement les trous où ils posaient les pieds pour grimper au soupirail.

Ioanna était hardie et assouplie, à tous les exercices du corps. Elle plaça l’extrémité d’un pied dans le premier trou, la main droite dans un autre, un peu plus haut, se souleva, parvint à découvrir un enfoncement entre deux pierres où placer l’autre main, grimpa encore le long du mur et