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empereurs philosophes de Rome, — règne à Bagdad et son pouvoir va jusqu’au Maroc, jusqu’à Cordoue, cœur de l’art et de la pensée occidentaux. À Byzance, c’est Irène qui dirige l’Empire d’Orient. À Mayence vit Carloman, qu’Irène un jour voudra épouser pour régner avec lui sur presque tout le monde. En « Ifriquyia », où le souvenir de Rome a rejoint déjà dans l’oubli celui de Carthage, un autre empire se forme, aussi ambitieux que tous. Il tentera même d’envahir l’Europe par la Sicile…

Au nord, les Danois inépuisables alimentent les hordes de Normands qui terrifient la Chrétienté. Au delà, en Russie, vers la Bactriane, en Chine se forment et se dissolvent des pouvoirs éphémères. L’homme de partout, las de misères précaires, voudrait sortir de sa vallée, de son coin perdu pour participer aux affaires du vaste monde. Et des aventuriers profitent de cet élan rois, bandits, conquérants, papes…

C’est au milieu de cette fermentation, causée par la fin du brutal, mais savant ordre romain, que le Christianisme va prospérer. Il s’en prend aux âmes et aux corps. Aux