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précipitèrent sur la porte. Soudain elle s’ouvrit.

Un homme aux cheveux blancs apparut et jeta un escabeau massif dans les jambes du premier survenant qui trébucha et tomba sur un poignard. L’acier perça la lourde casaque à l’endroit du cœur.

Et l’agresseur ne bougea plus.

Le suivant s’élança à son tour. Il y eut une lutte féroce sur le seuil, et, sans le dernier qui d’ailleurs était blessé, les hommes d’armes eussent été vaincus.

Car le troisième au moment où il franchissait l’huis tombait à son tour. Mais le dernier frappait le vieil Hellène et s’abattait enfin, frappé d’un coup en pleine face.

Ioanna s’approcha avec terreur. Les trois assaillants ne bougeaient plus, mais son père était blessé aussi.

Elle le dégagea et parvint à le mettre sur son séant. Il était prodigieusement blême.

— Ma fille, dit-il en grec.

— Père, vous êtes dangereusement blessé ?

— Je vais mourir dans peu d’instants.

Sa voix était comme un souffle, et, sous lui, une vaste tache de sang s’élargissait.

— Ma fille, écoute :

Elle s’approcha, le cœur battant et pleine de terreur devant un événement si horrible.

— Écoute : il te faut fuir, si, comme il est à craindre, ils ont tué ta mère aussi.