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blessure que m’a faite le Saxon que tu ae tué.

— Eh bien, veux-tu soigner celui-ci ?

Elle regarda le petit corps vagissant.

— D’où vient-il ?

— Je te le dirai. Fais d’abord ce qu’il faut pour qu’il vive.

— C’est une fille.

— Bon. Agis ! Je t’expliquerai ensuite où je l’ai pris, et ce que je veux.

— Tu sais, dit hâtivement la femme, je suis pauvre.

— Certes, tu n’es pas pauvre, mais je te donnerai tout de même de l’or pour cet enfant.

Elle eut un rire sarcastique.

— Il est de toi ?

— Non. La mère vient d’accoucher sur la route, dans une charrette.

— Et pourquoi ne le lui as-tu pas laissé ?

— Elle est morte.

Pendant ces paroles, expertement, la femme lavait l’enfant, avec un peu d’eau tiède, prise dans un pot qui chauffait tout le long du jour, près de deux tisons. Elle accomplit aussi tous les actes connus des épouses, et, à la fin, plaça le nouveau-né dans un panier, après l’avoir enveloppé de toile propre. Ceci fait elle se mit a rire.

— Il fallait que ce fût toi, étranger, pour