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cette existence frêle. Il pensait aux secrets de l’être et à tout ce qui advient parmi les hommes, mais dont seuls les penseurs de son pays surent comprendre le mystère.

Enfin, il se trouva dans une partie dense et ingrate de la forêt. Le terrain montait. Il traversa des buissons et sauta un fossé. Ensuite il trouva un mur de pieux couverts de lierre, qui, à vingt pas, semblait une défense naturelle. Il le suivit dans une sorte de couloir et déboucha devant une basse demeure, couverte de chaume, et dont le toit venait presque jusqu’au sol.

Il alla à la porte et la heurta violemment du pied :

— Hé, la belle, ouvrez vite !

Une voix rauque demanda :

— À qui ?

— À moi, qu’on nomme Macaire.

On ouvrit, une femme robuste et peu vêtue apparut.

— Que me veux-tu, étranger ?

— Laisse-moi entrer. Je te le dirai.

Il pénétra dans la demeure à peine éclairée, et dont le mobilier primitif était fait de troncs grossièrement équarris.

Là, le soldat dit en s’asseyant sur un billot :

— Femme, sais-tu soigner les enfants ?

— Je saurais, mais je n’en ai point et n’en aurai sans doute jamais, depuis la