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Mais elle pousse un cri, retrousse la robe blanche, défait hâtivement les linges que la Papesse s’est roulés autour du ventre, fouille, puis se relève avec un cri de stupeur, mais sans honte.

Elle tient un enfant entre ses mains, un enfant dont la chair mouillée luit sous le soleil.

Et les prêtres qui accourent, les cardinaux, les soldats, les curieux, tous, hébétés, voient cette chose en quelque sorte miraculeuse :

Le Pape qui vient d’enfanter.

Une cohue prodigieuse s’accumule. Des rires et des lazzis sonnent dans le silence apitoyé ou haineux. On ne sait que dire et que faire.

Ioanna, étendue sur le sol sous le col de sa jument paisible qui la contemple d’un œil rond, agonise sans que personne se soucie d’elle et sans reprendre connaissance.

Elle offre à tous les regards sa féminité étalée. Sous la robe blanche brodée d’or, une large tache de sang progresse et fait un ruisseau. Sa face est blême et creuse. Les yeux sont fermés. Le Grec Macaire reconnaîtrait l’accouchée de la route d’Engelhem. C’est seulement sa fille…

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