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surée et le peuple s’émerveillait avec naïveté de voir tant et tant de personnages inconnus orner le cortège de Sa Sainteté.

Après le défilé des gens d’Église et soutiens de la papauté, encadrés de soldats aux rudes faces et qui, pour fidèles, ne l’étaient sans doute pas au delà de la solde qu’on leur versait, venait enfin la haquenée papale.

La précédant, marchaient, à la façon asiatique, des porteurs de flabellums. Ils agitaient leurs éventails au bout de longues perches dorées.

Devant le cheval venait le porteur de Tiare. Il la tenait sur un coussin blanc. C’était celle de saint Sylvestre, avec une seule couronne. Au temps des Papes d’Avignon on y adjoignait seulement en hauteur une seconde couronne, puis Urbain V en plaça une troisième…

Pour être plus légère qu’avec trois couronnes la Tiare de Sylvestre était déjà lourde, et peu de Papes la portaient durant les processions. Ioanna en avait une imitation d’étoffe d’or sur le front.

Deux fanons garnis de pierres précieuses pendaient sur ses joues.

Enfin, à droite et à gauche de Sa Sainteté, sous le vaste dais, marchaient deux chapelains mitrés. L’un d’eux portait l’astérisque d’or sur quoi on partage l’hostie, l’autre le chalumeau avec lequel les fidèles