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V

La Dernière Aventure


Si fut tantôt faict un édict
Que jamais Pape ne se fist
Tant eust-ils de science au nas
S’il ne montrait le doy petit
Enharnaché de son hamas.
(Poésie du xve siècle. Auteur inconnu.)


Ioanna monta à cheval. C’était une bête paisible et immaculée qu’on lui offrait, et d’ailleurs la selle de cuir blanc lui sembla commode. En même temps, les premiers pas de la jument lui montrèrent qu’elle pourrait sans doute aller jusqu’au bout sans trop souffrir.

La procession s’organisait selon son ordre coutumier. On dressait le dais géant qui devait abriter le Pape sur sa monture et les enfants jeteurs de fleurs, à la façon païenne, commencèrent de se mettre en marche. Ils avaient des robes blanches et bleues et des petits paniers portés sur la hanche. L’immense odeur de rose répandait devant la procession une sorte d’hymne parfumée.