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savait que ses ennemis préparaient quelque mauvais tour, dont il lui fallait d’avance démêler les trames.

Elle refusa de recevoir l’officier.

On revint dire que l’homme insistait et qu’il avait de très graves révélations à faire sur un complot.

Ioanna se leva, et, contrairement à son habitude quand elle recevait des inconnus, ne se couvrit point le visage. Ainsi le malheur entre dans les existences par quelque oubli…

Un homme apparut, suivi de trois secrétaires.

Mais lorsque le personnage eut franchi l’huis, un flot de sang empourpra le visage de la Papesse…

Elle congédia impérieusement, contre encore l’habitude, ses trois fidèles.

Elle avait reconnu Gontram.

Ils se regardèrent un instant, face à face, Ioanna palpait sous sa robe un poignard empoisonné.

Gontram se mit à genoux.

— Très Saint Père, bénissez-moi !

Elle étendit machinalement la main pour bénir.

Mais après un regard derrière lui, et voyant qu’ils étaient seuls, l’ancien moine de Fulda, le fils de Raban Maur, s’élança sur elle et dit violemment.

— Ioanna !