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et le respect du Pape qu’ils imposaient, firent beaucoup pour l’Église.

Elle ne croyait point en Dieu, mais voulant remplir noblement la besogne qui lui incombait, elle accomplissait les meilleurs actes et ne laissait rien traîner d’important.

C’est cette coutume de tout régler en hâte qui déconcertait le plus autour d’elle.

Ioanna reçut le roi Lothaire et s’entretint avec lui. Comme il venait réclamer pour deux de ses envoyés mis à mort avec l’autorisation du précédent Pape, la jeune femme, qui prenait en main les intérêts de la Puissance qui lui était dévolue, refusa de laisser poursuivre aucune enquête à l’intérieur de la Cité léonine.

Lothaire était de la race ecclésiastique de l’empereur Carloman et il aimait à protéger la papauté mais non point à la voir dominer sa propre force. Il sortit de Rome fort irrité, mais devenu prudent et soucieux.

Elle donna à certaines abbayes, où les règles de modestie et de chasteté étaient fort peu respectées, des avertissements sévères et fit expulser de l’une d’elles toutes les moniales qui l’habitaient. Il est vrai que le scandale était excessif puisqu’il était né quatorze enfants dans ce couvent de filles consacrées à Dieu et ayant fait vœu de pureté… Toutes furent emprisonnées à Rome et quatre seulement, que l’on tint pour les