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II

Le Trône


En amour comme à la guerre, demande-t-on jamais au vainqueur s’il doit ses succès à la force ou à l’adresse. Il a vaincu…
Lettres de Ninon de Lenclos au marquis de Sévigné.
(Amsterdam 1750.)


Les joies du pouvoir absolu ne sont comprises de personne, parce que nul ne sait porter à leur degré total les plaisirs qu’il éprouve à commander et à régner chez lui ou sur les siens.

Mais ces jouissances sont grandes et admirables. Elles donnent même à celui qui les éprouve le sentiment qu’il échappe à l’humaine mesure et se tient désormais au delà des conceptions simplement humaines et de leurs devoirs. D’où le goût facile qu’ont les tout-puissants, quand ils ont un peu médité sur eux-mêmes, de se tenir pour une sorte de surhumanité, ou, tout au moins, de force incarnée par l’au-delà.