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L’aubergiste à genoux, sa femme, ses serviteurs et d’autres accourus se mirent à crier d’émerveillement. Ioanna dut distribuer des bénédictions à foison et un cavalier partit aussitôt pour annoncer à Rome que le Pape était retrouvé.

Le lendemain, personne ne voulut permettre à Sa Sainteté de monter sur son âne qui manquait vraiment de gloire, malgré l’exemple du Christ dans l’Évangile.

On découvrit aux environs une voiture à rideaux de cuir que l’on couvrit de coussins et qu’on tendit d’un drap blanc. Ensuite le Pape monta dans ce carrosse primitif, accompagné d’une douzaine de cavaliers aux mines rébarbatives, mais visiblement heureux de constituer une escorte papale.

Et on se mit en route.

Le cortège grossissait d’heure en heure parmi les exclamations et les agenouillements au bord de la route.

C’est ainsi que le lendemain, à une heure inattendue, les églises romaines averties se mirent à sonner toutes ensemble.

À ce moment franchissait les portes de la ville éternelle un humble char de marchand, dans lequel se tenait, la face dure et déjà papale :

Sa Sainteté le nouveau Pape : Jean VIII.