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les Bulgares. Mieux : de très bonne foi, un des pèlerins de ce pays venu de Thessalie à Rome en sa compagnie avait affirmé solennellement sa qualité.

Et les jours se suivaient dans cette existence remplie à craquer. Indifférente au fond, Ioanna donnait à tous l’aspect d’une dévotion invincible.

La Cité léonine fut édifiée. C’était un labeur géant, mais qui devait mettre le Pape et ses fidèles à l’abri d’une nouvelle visite des Normands.

Tout autour de la Basilique de Saint Pierre, la ville de Rome constitua donc une vaste forteresse, isolée et propre à une longue défense.

Les murs furent élevés, creusés de meurtrières, sommés de créneaux aux merlons énormes, derrière lesquels des soldats pouvaient couvrir l’ennemi de plomb fondu, de flèches et de pierres

On instruisit des troupes, on les dressa à la façon de l’ancienne Rome, dont le renom militaire n’était pas oublié. C’est cette année-là que l’on apprit la mort de l’évêque Raban Maur de Mayence.

Quand Ioanna fut informée de cette nouvelle, un frisson lui parcourut l’échine. Elle alla vite s’informer du nombre d’envoyés venus dire ce deuil de l’Église.

On les lui montra de loin.