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Accompagnée par les Bulgares pleins d’admiration et d’enthousiasme, Ioanna, malgré sa répugnance et sa crainte de trouver là-bas quelque moine de Fulda accompagna le légat.

La Basilique de Saint-Pierre n’était point alors ce monument miraculeux qu’elle devait devenir. Elle ne s’en attestait pas moins belle déjà et si nul ordre architectural ne la caractérisait, si le royaume papal était vaste et informe, une évidente majesté s’en dégageait pourtant.

Du reste, Léon IV songeait déjà, en crainte des Normands dont on annonçait périodiquement la venue, à emmurer son domaine et à fortifier ses défenses.

Il devait le réaliser sous le nom de cité Léonine et cela remplit peu après l’année 849.

Le Pape était à Saint-Jean de Latran et on l’attendit parmi la foule des solliciteurs, des soldats aux costumes plein d’or et de pourpre, des dignitaires aux faces rogues. Ah ! la papauté était devenue une puissante administration et ne ressemblait plus à l’humble organisation du temps des catacombes.

Des gens armés passaient en hâte avec des regards froids sur la plèbe, des moines bedonnants, aux regards finauds, conversaient par groupes avec des rires discrets.