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On s’arrêta à la fin devant une hôtellerie démesurée qui annonçait sur une enseigne sa spécialité d’hospitaliser les pèlerins. Et ce furent les débuts de Ioanna dans Rome, où elle devait porter un jour la couronne papale.

Les Bulgares habitèrent huit jours l’hôtellerie. Elle était d’ailleurs malpropre, et pleine de maladies apportées par la cohue des malheureux venus implorer l’Héritier de Saint-Pierre.

Mais une chose advint que ne soupçonnait pas Ioanna au bout de ces huit jours elle était parfaitement connue à Rome, car déjà on louait partout sa chasteté, sa pureté, son esprit, son savoir et cette merveille de l’entendre parler toutes les langues connues.

Il vint des rabbins juifs pour savoir si sans être d’Israël elle parlait l’hébreu. Il vint des hommes curieux et des dévots qui se prosternèrent en demandant sa bénédiction.

Et un beau jour ce fut un envoyé du Pape lui-même, Léon IV, qui venait d’être élu, après la mort de Sergius, dont on n’était pas très sûr qu’il ne fût un peu responsable…

Le Pape demandait à voir ce jeune homme si savant et si saint dont la renommée lui rapportait tous les jours de nouvelles merveilles.