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— Tu vas sortir par une porte qui mène à travers le jardin du voisin sur la route de Corinthe.

— Soit ! fit-elle.

Il lui donna rapidement un vêtement d’homme du peuple, pris à un serviteur, quelque argent, un poignard, et elle s’enfuit.

Une demi-heure après, Ioanna s’en allait d’un pas rapide vers la campagne athénienne. Elle devait passer près du tombeau des héros de Marathon.

Pendant ce temps, sans qu’elle en sût rien, les soldats, furieux d’être bernés, avaient égorgé cette famille avec laquelle la jeune fille avait vécu si heureuse, et mis le feu à la demeure où se perdirent ainsi les plus précieux trésors de la science grecque.

Ioanna remonta vers le nord, croisant des soldats et des paysans. La nuit la surprit dans une campagne muette où elle se reposa.

Le lendemain, elle trouva tôt une auberge où elle but et mangea et continua ensuite à s’éloigner.

Des jours et des jours Ioanna s’en va ainsi. Elle sait le plan des terres où elle avance, et son désir est de gagner, avec l’aide de quelque troupe de pèlerins, les bords de la mer Adrienne. De là, elle traversera cette mer et ira à Rome.

Pourquoi Rome ?

C’est que Ioanna croit que c’est une ville