Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisir qui en résultait, mais pour l’excès des atteintes portées à la chasteté.

Et ils pensaient, par ce moyen, avoir conquis le ciel. Leur exaltation atteignait un tel degré que souvent, dans Byzance en feu, les fils de Manès et les chrétiens de stricte observance se heurtaient avec fureur.

Le Manichéisme, un moment, tint même tête en Orient au christianisme régulier. Il eût fallu peu de chose pour qu’il devînt la religion de la moitié du monde. C’eût été sans doute, par certains côtés de ses rites, un paganisme philosophique. Par d’autres cela restait la religion du Messie Jésus. Mais on voyait, à la subtilité de ses analyses et de ses dévots, à la façon surtout dont ils raisonnaient leur foi, que des Grecs y apportaient la sophistique de leur race et on ne savait quoi d’ironique aussi.

« Voilà d’ailleurs sans doute, pourquoi la religion de Manès ne triompha point, de même que quelques siècles plus tôt celle de Mithra n’avait pu vaincre le christianisme à ses débuts.

Ioanna ignorait tout cela, ou on le lui contait comme des choses lointaines advenues chez des humains d’une autre race. Elle en riait.

Un beau jour un moine insolent vint à la maison où elle vivait s’informer si on y