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II

Drame


Il est malheureux, dit-on, d’être dans l’erreur. Non ! Non ! Il est malheureux de n’y être pas.
L’Éloge de la Folie d’Érasme.
(Trad. Barrett, 1789, p. 119.)


Ioanna s’attestait heureuse d’avoir trouvé, dans la ville au renom éternel, et les joies de la chair et celles de l’esprit. Elle pensait bien que c’en fût fini de tant d’aventures et des voyages incertains par le monde.

Elle avait été adoptée comme une fille d’Hellas par ses protecteurs et initiateurs aux réalités merveilleuses de l’intelligence. Et, sans avoir besoin d’y penser même, sans sortir de la cour au portique, elle goûtait la saveur des jours et le goût des idées, dans une fièvre qui ne se lassait point.

Elle dépassa ses maîtres. Son cerveau, alimenté d’un sang moins las, son énergie, moins découragée, sa volonté, trempée par