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Mais comme Ioanna allait répondre, le Grec se leva :

— Accompagnez-moi. Je vous ferai connaître ma sœur et ma mère car mon père est mort voici trois ans.

La jeune fille suivit son guide. On l’introduisit dans une demeure basse et close, au-dessus des murs de laquelle passaient des branches fleuries.

Elle fut dans une cour entourée d’un portique. Au centre, une statue de femme offrant un miroir et une pomme, nue, magnifique et hautaine, retenait le regard.

— Voyez ! dit l’homme, sa main gauche indique les heures par son ombre sur le sol.

Une grande adolescente aux yeux dilatés vint au devant du compagnon de Ioanna, et le salua en posant la main sur le front.

Elle s’inclina ensuite devant l’inconnue.

— Étrangère, celle que mon frère introduit ici est des nôtres. Soyez la bienvenue.

Elle appela des servantes qui accoururent, dans la courte tunique ancienne couvrant la moitié des cuisses. Ioanna regardait tout cela d’un air effaré. C’était là un morceau des vieilles traditions helléniques, conservées à travers le temps et si parfaitement identiques à tout ce que lui avait conté son père, qu’elle en fut émue aux larmes et pleura.

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Ioanna sut montrer qu’elle était capable