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— Par Zeus, affirma l’homme en faisant un geste amusé, je pars dans une heure pour le Pirée. Je suis Phormios, le propriétaire de ce bateau que tu vois là. Si tu veux venir avec nous, ce sera bon marché. Tu es d’Égypte ?

Elle fit non de la tête :

— Je n’ai pas non plus d’argent.

Il eut un geste fâché.

— Tu comprends, mon ami, que je ne puisse te prendre. Tout se paye ici-bas. Zeus lui-même paya Danaé pour la divertir. Il faisait des gestes avec les mains, en homme nerveux et satisfait de vivre

— Je ne dis pas que si une jolie femme me demandait de la prendre je ne lui trouverais pas place dans ma barque. Tu admettras que l’on puisse parfois avoir envie sur mer de parler d’amour. Mais un homme…

Il allait s’éloigner quand Ioanna, regardant autour d’elle, et voyant que nul ne se souciait de ses gestes ouvrit son vêtement.

Et elle montra ses seins de femme, pareils à ceux d’une déesse de marbre.

Phormios surpris eut un rire coquin et fit signe de dissimuler vite des appas qui pouvaient, en ce lieu, irriter les prostituées de métier. Elles rôdaient partout en effet, aux trois quart nues et pleines de gestes lubriques.

— Mon ami, fit-il en prenant Ioanna par le bras, suis-moi, tu es de ce moment matelot à mon service. Et Phormios ne bat