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Sa démarche assurée, son port orgueilleux, l’audace de ses regards ne pouvaient trahir son sexe.

Ils vinrent à Alexandrie. Ioanna eut là une émotion neuve car elle entendit parler grec partout. Un grec populaire et familier témoignant qu’en cette ville la race hellénique avait régné.

Elle habitait une sorte d’hôtellerie, tenue par un Syrien, face au port. Son amant songeait, ayant fait son trafic de chameaux, à repartir pour la grande Syrte avec une nouvelle caravane. Naturellement il la tenait désormais pour sa femme et l’eut égorgée plutôt que de la voir prendre un autre protecteur. Cependant ses affaires le tenaient dehors tout le jour et quoiqu’il eût voulu voir Ioanna rester dans sa chambre elle sortait beaucoup.

Enfin le hasard redevint favorable à l’ancienne condamnée de Fulda.