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Toutefois la plus curieuse aventure fut sans doute celle des trois Jean X, XI, XII. On dirait un conte de fées obscène. Voici Jean X fut choisi et élu grâce à Théodora, sa maîtresse, puis étouffé dans son lit par une autre maîtresse, Marozia. C’est à sa mort que le drame prend de l’ampleur.

Cette Marozia, grande dame du temps, voulait en effet dominer la papauté. Elle fit, pour cela, tuer deux autres Papes Léon VI, qui régna six mois et Étienne VIII, puis réussit à rendre papable, et à hisser au poste souverain de l’Église universelle le fils même qu’elle avait eu auparavant du Pape Sergius, et qui avait alors dix-huit ans.

Mais ce n’est pas tout : Du commerce incestueux qu’elle eut alors avec ce fils devenu Jean XI, n’eut-elle pas un autre enfant, et ne fut-elle pas, ayant assassiné Guy de Toscane, son mari, la maîtresse d’un autre de ses fils, nommé Albéric, par qui elle fit justement emprisonner ce Jean XI qui avait cessé de lui plaire.

On est ici dans une sorte de roman ahurissant, où la débauche cesse même de sembler hideuse, tant son sans-gêne et son énergie