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Une heure après, Ioanna se trouve dans une salle odorante et fraîche, remplie de coussins et de fourrures.

Trois femmes nues, sauf un pagne, humbles et caressantes se tiennent devant elle pour obéir à tous ses caprices.

— Maîtresse, dit l’une, veux-tu manger quelques pâtisseries ?

— Veux-tu boire du café ?

— Veux-tu fumer ?

— Veux-tu qu’on te masse et te caresse ?

— Veux-tu que nous t’endormions ?

— Désires-tu entendre des histoires ?

Et la première reprend :

— Le maître viendra sitôt la lune couchée.

Ioanna se tait, toute à la surprise et à la peur.

Alors les femmes se retirent en silence et elle reste dans une demi-clarté, produite par une lampe rose pendue au plafond. Que lui réserve encore le destin ?

Avant l’aube, trois nouvelles servantes arrivent et se tiennent devant elle.

— Maîtresse, dit l’une, comprends-tu ma langue ?

— Oui ! répond Ioanna.

— Parce que nous pouvons te parler en égyptien ou en grec.

— Parle-moi grec.

— Voilà, Maîtresse, le Maître va venir