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V

Le Harem


Elle (la reine Christine) me parut d’abord comme une Égyptienne dévergondée, qui, par hasard, ne serait pas trop brune…
Mémoires de Mme de Motteville (I).


Ioanna appartint à l’Arabe comme elle avait connu Gontram.

Toutefois Gontram lui avait révélé le plaisir, et usait d’elle dans une sorte de fièvre lascive qui emplissait alors de délices l’âme de la jeune fille bouleversée. Mais, dans le bateau, les rites de l’amour étaient sinistres et indifférents. Elle n’en eut que le dégoût de la chair et la haine de son nouveau maître.

Celui-ci ne disait plus mot à Ioanna et la prenait pour une serve dont il usait selon le caprice de ses sens. Elle le regardait avec honte et colère, mais aucune arme ne venait sous sa main quand elle aurait voulu tuer.