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— Pourquoi faire ?

— Pour accompagner ma fille qui va très loin.

— Par quelle route ?

— Celle de Marseille.

— J’accepte. Moi aussi je vais à Marseille.

— Descends alors.

Et Ioanna vint au cavalier qui la toisa en silence.

Tu serais plutôt à ta place dans un monastère que sur les chemins fit-il.

Elle se tut.

Et bientôt, après une heure de marche dans un creux invisible de loin, on découvrit une forteresse où Ioanna fut introduite.

On la mit aux mains d’un gaillard qui ressemblait, comme le font deux gouttes d’eau, au chef des bandits de la nuit précédente. Il la regarda, ricana et tourna le dos.

Trois jours après, convenablement nourrie, mais surveillée de près, et, pour cela, craignant qu’on ne découvrît son sexe, Ioanna armée et vêtue de neuf partait avec trente soldats de mauvaise mine. Il s’agissait pour cette troupe de défendre la litière portée par deux mules, et dans laquelle se tenait une adorable enfant blonde qui se rendait à Malte pour épouser un ami de son père.

Et la petite troupe, bien menée par un chef qui avait servi dans toutes les parties