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Ioanna savait que la décision et le courage aident toujours la fortune. Il valait mieux se montrer que de se faire pourchasser par ces goujats, qui l’eussent égorgée et qui portaient des arcs. Elle se montra donc.

— Que vous faut-il ? demanda la jeune fille en latin.

L’homme la regarda droit, puis d’une voix rogue

— Tu es sur mes terres, sais-tu ?

— Je l’ignorais.

— Je suis assez connu pour que personne ne l’ignore.

— Je m’en vais quitter ces lieux.

Il parlait, lui aussi, latin, mais avec un accent rustique et riposta.

— Désormais, tu m’appartiens. C’est la loi.

Regardant toujours les trois valets avec leurs arcs, elle méditait, se rendant compte que sa vie était en danger, car nulle issue ne se présentait pour une longue fuite.

Mais un valet dit à son maître quelque chose et le noble homme approuva :

Il cria ensuite.

— Sais-tu te battre ?

— Envoyez-moi un de vos hommes, vous jugerez.

Le personnage sourit :

— Eh bien, si tu veux faire partie de ma troupe, je te prends.