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chives, où fut apposée la signature de Jeanne, si on a brisé et détruit tout ce qui témoignait de son passage on n’a pu abolir les documents ecclésiastiques concernant le bizarre événement.


Bien entendu, des sots, comme l’abbé Baronius, ont pu dire que la Papesse avait été un monstre vomi par l’enfer. C’était toutefois l’admettre, voilà pourquoi, sentant le danger, le jésuite Labbé prit le parti de tout nier. Il accusa tout bonnement Calvin et Jean Huss d’avoir inventé une fable scandaleuse dans le seul but de discréditer l’Église. Le malheur c’est que les chroniques les plus authentiques parlent déjà depuis 880, de la Papesse, et on ne saurait leur allouer de si fâcheux desseins. Parmi ces chroniques, il en est précisément une importante, de Marianus l’Écossais. L’auteur fut comme Jeanne, moine à l’abbaye de Fulda. On peut se fier à lui. Marianus est un écrivain sincère, loyal et sans passion. Il aime l’Église et ne croit point la salir en contant ce qu’il sait être vrai. Il faut ajouter que les livres de Marianus furent lus par plusieurs Papes, qui ne les ont jamais mis à l’index. Victor III, Urbain II,