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avoués, mais par d’autres bandits, qui sont les honnêtes gens. Et elle en rit fort, car elle aimait les histoires aventureuses. La perte faite préoccupait peu l’ancienne mystique de Fulda.

Elle traversa Orléans en flânant et demanda à divers aubergistes s’ils savaient des marchands désireux de se faire accompagner dans un long voyage vers Marseille.

Elle ne trouva rien. Sans doute pensait-on qu’elle dût être plus dangereuse que les détrousseurs professionnels. Car les humains sont perspicaces, elle l’avait constaté…

Elle se mit donc en route au hasard, ne voulant point rester dans un pays sans intérêt à ses yeux.

Mais, sur la route prise et qui devait la mener vers Blois, elle se trouva, à la nuit tombante dans un terroir désertique et peu rassurant.

Il lui restait à se dissimuler dans un buisson, — ils ne manquaient pas, — et à dormir jusqu’à l’aurore.

Peu après s’être cachée, elle entendit le pas d’un cheval, puis des bruits de voix et attendit pour savoir ce que cela pouvait signifier.

Alors elle connut que deux voyageurs, une femme à cheval et un homme à pied, suivaient le même chemin et se trouvaient à cette heure perdus.