Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cile à cette heure car les portes restaient closes.

Elle gagna en réfléchissant le bord de la Seine. La nuit était noire. Il devait être possible de profiter du courant, et, avec une barque, de se laisser mener dans les environs.

Elle chercha et trouva un petit bateau plat, facile à mener, le détacha et prit le large.

Toutefois elle n’avait pas prévu que des soldats, sur les tours du bord de l’eau, pussent, avec leur habitude de la rivière, connaître qu’il passait en ce moment un canot près d’eux. C’est pourquoi, sans s’y attendre, Ioanna entendit, à certain moment, une flèche roidement décochée se planter en tremblant dans le fond de son embarcation.

Elle côtoya un moulin, en pleine Seine, d’où, devinant son passage un meunier lui adressa la parole.

Enfin elle sortit de la cité. Peu d’années auparavant il y avait encore des chaînes en travers du fleuve, mais présentement elles étaient enlevées.

Et la jeune fille prit les avirons pour aider le courant qui la portait.

Une fois de plus elle était libre.

Elle suivit longtemps la Seine et rencontra même deux autres barques qui l’évitèrent avec soin. Cela la fit rire.

Maintenant elle voyageait entre deux rives