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Lothaire n’ordonnait pas depuis quatre jours de se saisir de cette femme où on la trouvera et qu’elle est à Paris.

— Mais, demanda encore Ioanna, pourquoi viendrait-on ici ? On ne cache personne chez nous.

— Oui, repartit naïvement l’autre, mais certains disent que ce pourrait être vous.

Ioanna se mit à rire et se tut.

Restée seule, ensuite, elle médita sur ce qui lui restait à faire.

Évidemment les moines, ignorants et jaloux, pensant qu’elle arrivait de quelque monastère où sa science n’avait pu passer inaperçue, s’étaient enquis partout.

Et maintenant il fallait fuir.

Elle revêtit un habit d’archer, puis, par-dessus un mur bas donnant sur le jardin, elle sortit de la maison du boucher. Cela donnait sur un enclos où se trouvaient deux auberges assez mal famées. Elle s’en alla plus loin.

Mais il fallait, ou bien trouver une cachette, ou bien quitter Paris.

Elle était trop connue déjà pour qu’on ne retrouvât pas sa figure sous n’importe quel vêtement.

Se dissimuler dans les gîtes de bohémiens pouvait la tenter mais Ioanna redoutait ce pis-aller.

Sortir de la ville paraissait toutefois diffi-