Pierre et vicaire du Christ, dans cette Rome où le paganisme reste en secret actif et sceptique, mais où un nonchalant opportunisme mène chacun à accepter en apparence la doctrine du moment. Et c’est alors qu’une femme monte sur le trône papal…
Horreur !… Il faudra ensuite cinq cents ans à l’Église pour effacer le souvenir de cette histoire, pour, patiemment, en détruire toutes les traces, pour pouvoir enfin la nier…
Car Mézeray, historien consciencieux du xviie siècle, le dit avec franchise : Pendant cinq siècles, et depuis l’événement lui-même, on n’a jamais douté que la Papesse Jeanne ait existé, mais à la fin, croyant avoir annulé toutes les traces de cette papauté sacrilège, qui, croit-elle, la déshonorerait, l’Église put pourtant dire : Elle n’a jamais existé.
La Papesse Jeanne, ou plutôt Jean VIII, femme qu’on prit pour un homme et que son savoir fit élire comme Pape, régna en vérité de 853 à 855.
Mieux, ce sont les écrivains d’Église eux-mêmes qui ont démontré son existence. Car si on a pu brûler toutes les pièces d’ar-