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mer en langue commune. Les femmes sont ignorantes et pourtant cordiales envers Ioanna, qui fait de son mieux pour se rendre utile.

Car elle comprend bien que cette marche savante à travers le pays lui fut restée interdite. Depuis longtemps, sans doute, elle aurait été reprise si elle avait dû, seule, fuir hors l’atteinte des moines de Fulda et des soldats de Mayence.

Mais le climat change, les forêts sont moins chargées en sapins et d’ailleurs moins vastes. On suit des chemins qui vont entre des landes et parfois des cultures. On craint moins aussi les gens des villes, dirait-on.

Enfin, après un mois de marche, on aperçoit une ville lointaine semée de monuments. Les errants qui semblaient craindre jusqu’ici paraissent rassurés. Ils montrent la ville.

Paris…

— Quoi, Paris ! dit Ioanna qui tant ouït parler de cette cité étonnante que certains moines de Fulda disaient plus belle que Mayence. Une ville où un Empereur, voici quelques siècles, demeura longtemps, un Romain nommé Julien…

Elle regarde :

— Paris !

Il y a là-bas des écoles et des gens d’esprit. Peut-être sera-t-il permis à Ioan, ex-moine