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pauvres et aux esclaves il enseigne, en la prenant au stoïcisme, la doctrine de l’égalité des hommes. Il la corrige aussitôt, voulant faire des peuples dociles, et régner sur eux, en affirmant que les hiérarchies sont le fait de Dieu et de ce chef respectables…

Il convertit donc les rois en leur montrant que sa loi assouplit la foule servile, et il convertit les masses en leur promettant, passées les douleurs terrestres, un infini de béatitudes, après la mort…

La puissance chrétienne grandit sur ces bases, menée avec soin et intelligence. Elle relève les cérémonies impériales de la Rome ancienne, elle débaptise les fêtes païennes et les maintient sous des noms chrétiens, elle reprend le goût des magies somptueuses qui tant servent pour abêtir et dominer les humains puérils. Les despotes eux-mêmes, après une courte lutte, comprennent qu’il faut composer avec cette force nouvelle. Ils l’utilisent, croient la canaliser, et souvent sont tout bonnement menés par elle. Seuls les Sarrasins résistent. Ils ont un Dieu aussi exigeant et prometteur que les chrétiens…

À Rome siège le Pape, héritier de saint