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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

siste, je l’ai souvent vérifié, une sorte d’illusion dangereuse comme un mirage. Je me tins plus attentif et ma curiosité s’accrut.

— Nourmahal !

L’inconnu avait dit ce seul mot. Je le regardai, infiniment étonné, puis je questionnai :

— Nourmahal ?

Il dit :

— Nous venons de dépasser son jardin.

Une émotion me saisit. Qui n’a pas rêvé à la divine beauté de cette favorite d’Asie ? Nourmahal ! Le mot est magnifique déjà, il est tendre, odorant, caresseur, voluptueux, et il se termine comme un cri de plaisir. Nourmahal ! la maîtresse du terrible Jaan Guir ?

Je me retournai pour garder le souvenir du jardin où Nourmahal avait vécu. Alors comme un linceul jeté net, la nuit m’enveloppa. Je crus plonger violemment dans